Elle est là pour éclairer cette grandeur de l’humain révélée en Jésus-Christ. Il s’agit pour nous d’aider les jeunes que nous accueillons à se construire en ne perdant jamais de vue que « tout homme est une histoire sacrée ». Nous sommes là pour conduire ce jeune vers le meilleur de lui-même là où retentit ce qui est le plus profond en lui, le plus authentique, ce qui est à l’image de Dieu pour les croyants que nous sommes.
Dans le monde actuel où les idées et les convictions les plus diverses circulent, il n’est pas si facile d’écrire sa vie au singulier. Le jeune doit pouvoir trouver sa voie. Si l’apprentissage de connaissances lui est indispensable, il nous parait tout aussi important de développer cette liberté qui lui a été donnée et de se mettre à son service, au nom de l’Evangile, afin qu’il apprenne à l’exercer justement.
Ainsi notre pastorale veille à se maintenir à la croisée de trois exigences.
1. Dans le monde rationnel et scientifique qui est le nôtre, elle veut honorer au mieux l’intelligence de chacun : jeunes et adultes de la communauté éducative. Porter les semences de l’Evangile exige une information qualifiée, une réflexion approfondie du message chrétien pour éviter de tomber dans ses caricatures. Certes la foi est une affaire de confiance mais pour autant elle ne peut se passer de l’appui de la raison qui lui permet d’éprouver qu’elle a sa cohérence propre la rendant crédible.
2. Le point vital pour notre pastorale se tient dans cet accueil inconditionnel et cette relation gratuite à rechercher avec tous les jeunes et les adultes qu’il nous est donné de rencontrer. Le Dieu d’amour que nous annonçons appelle cette relation amicale et de reconnaissance mutuelle à l’égard de tous. Sans cela, il n’est pas de lieu pour éprouver l’authenticité de ce qui est dit dans notre discours.
3. Annoncer la Bonne Nouvelle du Christ et permettre sa rencontre est ce qui nous anime : cela nécessite d’être respectueux du parcours personnel de chacun. Témoigner, c’est toujours semer dans les cœurs et en raison ses propres convictions en laissant à l’autre l’espace d’une libre appropriation. Témoigner, c’est aussi se rappeler que Dieu nous précède sur tous les chemins : lui seul demeure le maître des semailles.
Alors la pastorale se vit d’abord dans la rencontre quelle qu’elle soit avant de se décliner en moyens, en programmes, en projets. Il ne s’agit pas de transmettre pour faire changer les autres, il s’agit d’être prêt à se risquer à l’accueil des autres dans leurs lieux de vie pour s’ouvrir à leur différence, se laisser renouveler par elle et se dire dans nos convictions à partir d’elle. Ces mêmes convictions pourront-être source d’inspiration et dignes de foi seulement à travers cette attitude là.
Accompagner,
Faire route avec,
Voilà le chemin que nous indique le Bon Pasteur